L’impressionnisme Numérique, 2024
Exposition personnelleL’impressionnisme numérique
La série d’œuvres d’Amélie Petit Moreau exposée à la galerie A+E à Paris IIIe du 25 juillet au 5 Octobre 2024 rend compte du caractère évolutif et mouvant de son travail artistique qui place la recherche et l’exploration au cœur de son processus créatif. L’utilisation et l’entremêlement de diverses techniques, allant de la gravure à l’holographie, en passant par la photographie, la scanographie, ou encore l’impression, n’ont pas pour vocation de maîtriser le sujet qu’elles permettraient à priori de représenter mais bien plutôt de laisser surgir, grâce à leur manipulation obstinée tout autant que mobile, des images abstraites qui questionnent le rapport de notre regard pris dans cette dialectique indépassable du visible et de l’invisible.
La modification et l’altération d’une image de départ dévoilent dans ses déchirures de nouveaux contrastes qui s’ouvrent sur des vides aussi bien lumineux et obscurs que sur des couleurs primaires et saturées, révélateurs de traces qui pourraient être celles d’un futur où la matérialité du virtuel signerait le point de passage au-delà de la représentation. À mesure que les plans se superposent et se fissurent, des bruits s’immiscent depuis le fond des nouveaux interstices créés, bouleversant l’ensemble de la dynamique de l’œuvre dont on comprend qu’elle est en perpétuelle mutation.
Son cheminement incessant et cinétique, qui n’est pas sans évoquer celui des meilleurs alchimistes, dont Anselm Kiefer se fait le représentant contemporain, l’a progressivement amenée à se tourner vers le médium holographique, érigeant ainsi la lumière et l’enregistrement de ses ondes en sujet à part entière. La complexité et la fragilité de cette technique renforcent encore davantage l’expérience de la traversée de la dimension physique que son travail semble tenter de réaliser. L’hologramme qui émerge par tout un jeu de réflexions et de projections, se fait mémoire vibrante et insaisissable de l’œuvre-objet, disparu.e et pourtant toujours visible.
Amélie Petit Moreau invite notre œil à se perdre dans les différentes strates d’une fouille de la chose analogico-numérique qu’elle nous présente comme autant d’empreintes fossilisées. Pourtant de ces dévoilements successifs nous saisissons, non sans vertige, que la résolution du mystère est vouée à demeurer hors champ. Et c’est bien cette révélation qui est au fondement de son véritable geste artistique.
Son cheminement incessant et cinétique, qui n’est pas sans évoquer celui des meilleurs alchimistes, dont Anselm Kiefer se fait le représentant contemporain, l’a progressivement amenée à se tourner vers le médium holographique, érigeant ainsi la lumière et l’enregistrement de ses ondes en sujet à part entière. La complexité et la fragilité de cette technique renforcent encore davantage l’expérience de la traversée de la dimension physique que son travail semble tenter de réaliser. L’hologramme qui émerge par tout un jeu de réflexions et de projections, se fait mémoire vibrante et insaisissable de l’œuvre-objet, disparu.e et pourtant toujours visible.
Amélie Petit Moreau invite notre œil à se perdre dans les différentes strates d’une fouille de la chose analogico-numérique qu’elle nous présente comme autant d’empreintes fossilisées. Pourtant de ces dévoilements successifs nous saisissons, non sans vertige, que la résolution du mystère est vouée à demeurer hors champ. Et c’est bien cette révélation qui est au fondement de son véritable geste artistique.
Audrey Louis, psychologue et psychanalyste
Article publié sur le site “Les Enfants de la Psychanalyse”